LES YOUGOSLAVES
Après la Seconde Guerre mondiale, qui lui coûta un million six cent mille morts, en comptant les femmes, la Yougoslavie était exsangue.
C'est alors que Tito est arrivé, avec son cheval et son grand prestige. C'était un magnifique maréchal très bien chamarré, et les jeunes filles frissonnaient dans leurs culottes de drap grossier quand il défilait le 14 juillet pour célébrer la victoire contre les Nazis, assez joliment chamarrés eux aussi, soyons honnête.
Le
maréchal Tito était si beau qu'il fut aussitôt nommé directeur de la Yougoslavie sous les vivats de tous, y compris d'un autre maréchal moins chamarré mais fort respecté de ses camarades, le maréchal Joseph Staline, de son vrai nom Stalineberg-steinovici, ces gens-là sont partout.
Bien vite, le maréchal Tito réunifia son pays, obligeant les Serbes à dire bonjour aux Croates, et redonnant un nouveau souffle à l'extraction de la plus grande richesse naturelle du pays, le lignite. En 1979, la Yougoslavie conservait encore son rang de cinquième producteur mondial de lignite, avec 41,7 millions de tonnes extraites à la sueur du front des Croates et des dessous de bras des Serbes qui slavent moins. L'Européen occidental comprend assez mal cet engouement des Yougoslaves pour le lignite, dont les bouts sont beaucoup moins jolis que celui de Julio Iglesias, par exemple. Personnellement, quand un représentant en lignite ou un Krishna sonne à ma porte, je le fous dehors.
Les Français, peuple couard qui se réfugie sous sa femme dès que les Russes envahissent la Tchécoslovaquie, vouent une admiration sans borne au maréchal Tito qui osa dire merde à Staline, un jour qu'il était à Serbe.